Michel Rocard
1205 jours avant la fin de Bruni
Michel Rocard
A 79 ans, l’artiste décidé de tirer sa révérence au monde politique. Michel Rocard préfère opter dorénavant pour le débat d’idée et pour l’écriture. D’un certain côté cela le rendra peut-être un peu plus abordable et compréhensible, car le moins que l’on puisse dire de l’homme est que l’on ne pouvait guère boire ses paroles tant elles étaient difficiles à suivre, alors qu’en revanche ses écrits sont de grande qualité. Michel Rocard l’homme de l’autogestion en 1960 et jusqu’en 1972 où il décida de rejoindre Mitterrand et le PS. L’homme de la troisième voie entre la SFIO de l’époque et le PC. L’homme du PSU de Lip pour les vieux cons qui s’en souviennent, l’homme qui a cherché à cette période a à incarner une véritable espérance pour la gauche… avant de succomber aux sirènes de Mitterrand comme d’autre avant (et après lui). Rocard est assez probablement à classer politiquement auprès de gens comme Mendes-France, tout à fait intègre intellectuellement, refusant toutes concession de fond, mais comme Mendes, incapable de prendre la mesure des enjeux stratégiques et tactiques qui ont fait de Mitterrand le maître incontesté de la gauche pendant 25 ans. Michel Rocard, c’est aussi l’homme qui a su faire cesser le massacre en nouvelle Calédonie et socialement l’homme du RMI, et de la CSG. Il se rêvait d’être, il aurait pu être, d’aucun diront qu’l aurai du être… mais il n’a pas été ce qu’il voulait, peut-être trop honnête, évidemment trop naïf, et sans doute succombant trop aux sirènes d’un libéralisme social qui fait dire aujourd’hui à l’homme aux 1205 jours à tirer qu’il était l’un des meilleurs. Michel Rocard marque aussi toute une génération de militants politique et rien que le fait de savoir qu’il a 79 ans ne rajeunit pas vraiment. A propos le seul point sur lequel il aura été plus loin que Mitterrand c’est l’âge puisque Mitterrand a 79 ans… il mourait !
Bloc, le 16 janvier 2009