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Chroniques quotidiennes
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19 juillet 2007

Métro-boulot...

Métro, boulot, dodo, ou…

Perdre sa vie à la gagner : tel est en substance ce qu’on entend souvent comme un lieu commun. Perdre sa vie à la gagner, ou comment perdre son temps pour finalement ne pas gagner grand-chose ! On pourrait disserter longtemps sur les contraintes et les vertus du travail, sur l’aliénation ou la liberté que le statut de salarié confère aux heureux titulaires de CDI, on pourrait lire les nombreuses thèses qui traitent de ce sujet complexe… Mais quand perdre sa vie à la gagner devient une réalité concrète et que cette notion est à prendre au premier degré, à savoir mourir ; alors d’autres questions se posent, et pas des moindres ! Les suicides se multiplient au travail, chez Renault, chez PSA, chez EDF, chez AREVA, au point que plus d’une dizaine de cas ont été recensés ces dernières semaines ! Certes, entend-on ici ou là, qu’il ne s’agit que de quelques cas relativement isolés, qui plus est de salariés qui avaient des aussi des problèmes personnels. Oui sûrement des cas isolés, peut-être d’ailleurs suffisamment isolés pour que ces salariés aient pu en arriver au geste final ! Oui, une succession de détresses individuelles, auxquelles sont venues se rajouter stress professionnel, encadrement aveugle, rapports humains défaillants, objectifs intenables, mise sous pression permanente… Le travail peut tuer ; on le savait déjà à travers les nombreux accidents de travail, mais il peut tuer aussi par les nombreuses perversités qu’il suscite en matière de mise sous pression, de stress, de non prise en compte des difficultés individuelles professionnelles ou personnelles, par un environnement ou les rapports entre collègues sont réduits à leur plus simple expression, quand ils ne deviennent pas simplement de la compétition pure et simple ! Alors, certes, on entend les patrons concernés par ses suicides exprimer leur compassion et lancer toute une série d’études sur le sujet, on voit même se mettre en place des modules de formation des «managers» pour mieux intégrer la «matière humaine» dans toute ses dimensions ! Mais, tant que les entreprises, petites ou grosses, favoriseront une productivité de tous les instants, tant qu’elles feront de la quête de «toujours plus de marge» un graal, tant qu’elles fixeront aux salariés des objectifs toujours plus hauts sans leur donner les conditions pour y parvenir, tant qu’elles feront de la masse salariale une «masse à réduire», tant qu’elles succomberont aux sirènes d’actionnaires qui n’ont rigoureusement rien à faire des considérations humaines, à fortiori de salariés qui coûtent déjà si chers… on continuera à perdre sa vie pour la gagner… si peu !

… métro, boulot, caveau ?

Bloc, le 19 juillet 2007

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