Ségolène Royal

1119 jours avant la fin de Bruni

Ségolène Royal

On peut légitimement se demander si elle a compris qu’elle n’était pas la première secrétaire du PS. On pourrait même poursuivre le raisonnement en se demandant si elle avait compris qu’en mai 2007 elle avait été battue à la présidentielle par un certain Bruni ? Elle est soit peu lucide soit extrêmement forte, elle a un sens de la communication innée, et en toute hypothèse manie à merveille l’art du « savoir être ». Par moment elle se pose comme la seule opposante, par moment elle exerce son art de la compassion. Il est des moments où si le ridicule tuait, son oraison funèbre serait prononcée, c’est notamment ce qui s’est passé lorsqu’elle a déclaré que Barack Obama avait copié sa campagne électorale. Contrairement à Martine Aubry qui brille par une absence médiatique étonnante, elle est partout, aux portes des usines qui ferment, en Afrique, aux Antilles…. Chaque fois que l’actualité met un endroit quelconque sous les feux de la rampe, elle y apparaît immédiatement. Chaque fois qu’elle peut jeter une pierre dans le jardin de Mr Bruni, elle le fait et son stock semble intarissable. Pour autant, elle ne se défait pas de cette fibre moitié Jeanne d’Arc, moitié Mme Soleil qui fait d’elle la contradictrice idéale de Mr Bruni : celle qui sera toujours battue, même si elle ne s’en rend pas compte. Il ne reste que 1119 jours pour qu’une véritable alternative de gauche émerge… le temps presse, et maintenant que les cloches de Pâques sont passées, si on commençait à passer aux choses sérieuses ?

Bloc, le 14 avril 2009