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Chroniques quotidiennes
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21 mars 2007

Vivre sans papier

Il n’est pas de causes perdues…

Plus le temps passe et plus j’ai tendance à faire un bilan des luttes et des combats  qu’avec bien d’autres j’ai mené, sans oublier ceux qui restent à mener et pour lesquels il n’est pas question de se démobiliser. Donc avec le temps vient celui des bilans, et bien si aujourd’hui je devais prioriser un combat et une cause, ce n’est pas la lutte pour l’emploi que je mettrai devant ! C’est incontestablement celle des sans papier que je considère non seulement comme essentielle, mais aussi comme centrale pour notre société et pour son avenir ! Quand on voit à quel point de détresse arrivent des familles entières, d’où qu’elles viennent, elles qui sont venues en France, parfois il y a longtemps, soit pour fuir massacres et dictatures, soit, plus simplement pour pouvoir vivre et travailler décemment ; quant on voit leur réelle volonté de trouver une place ici, en s’intégrant et en travaillant ; quand on voit l’espoir qu’ils ont pu mettre dans la grande migration qui les a conduit dans ce pays que l’on dit celui des Droits de l’Homme ; mais qu’on voit aussi cette incompréhension, lorsque ce pays de tous leurs espoirs, ne veux pas d’eux, alors même que dans la majorité des cas, non seulement ils sont «utiles» à la société, mais encore concourent-ils à une prospérité nationale que souvent leurs grands parents avaient déjà appuyé ! Et que dire des files d’attentes ininterrompues auxquelles ils ont du se plier l’été dernier devant les préfectures, pour finalement, même en répondant aux critères demandés, se voir refuser, sans explication, ce bout de papier qui les régulariseraient ! Aujourd’hui ce sont des familles entières, enfants compris qui angoissent d’un avenir qu’ils pensaient meilleurs ici ! Aujourd’hui, c’est la France qui est en train de ternir cette image d’internationalisme qui l’a conduit dans l’histoire à mener tant de combats justes, et qui a mené tant de talents d’ailleurs à venir les exploiter sur les bords de la Loire, de la Seine de la Garonne ou du Rhône ! Oui le combat pour les sans papier est juste, oui il est honteux d’expulser des familles entières au motif d’un égoïsme national aussi absurde que contre-productif !

… il n’est que de justes combats !

Bloc, le 21 mars 2007

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