Chers actionnaires d'Eurotunnel

Chers actionnaires d’Eurotunnel,

Si on peut comprendre à quel point la situation de vos titres Eurotunnel vous rend morose, il convient cependant de remettre à l’heure quelques pendules ! Vous avez acheté vos actions entre 1986 et 1987 aux environs de 35 francs (soit un peu plus de 5 euros). Les dites actions, durant la période qui a suivi ont été jusqu’à atteindre 125 francs de l’époque, soit 250% de plus que l’investissement initial. Ceux d’entre vous ont, qui ont revendu à cette époque, ont fait une substantielle plus value pour laquelle ils n’ont pas demandé à l’Etat de payer d’impôts supplémentaires. Depuis, il est vrai que l’action Eurotunnel s’est effondrée pour ne plus valoir plus que quelques 44 centimes d’euros ! Que vous vous soyez regroupé entre actionnaires est probablement pour vous une bonne chose, notamment pour être plus solides vis-à-vis des nombreux créanciers d’Eurotunnel, mais que vous demandiez à l’Etat d’intervenir pour que vos pertes soient limitées dans la mesure où vous estimez avoir été grugés, est tout simplement inadmissible, et qu’un député de l’UMP, par ailleurs libéral à souhait, ait le toupet de se faire votre porte parole, procède, à mon humble avis, du grotesque ! Quand on décide d’investir dans en bourse, on sait, par principe, que l’on prend un risque ! Quand le CAC 40 prend point sur point, et que la spéculation la plus invraisemblable tue l’économie réelle au profit d’une autre aussi virtuelle que spéculative, les actionnaires prennent leurs dividendes sans état d’âmes, souvent même sans se soucier des dégâts générés, dans les entreprises, par une gestion désastreuse, même si profitable à court terme. Alors, chers actionnaires d’Eurotunnel, tout en étant bien embêté pour les plus modestes d’entre vous, permettez moi de ne pas trop m’épandre sur votre triste sort ! Vous savez, finalement, la valeur « travail » reste encore la plus sûre !

Votre dévoué Bloc,

Le 28 novembre 2006