Chers licenciés belges

Chers licenciés belges,

Vous êtes plus de 4000 que Volkswagen a décidé de sacrifier ! On a du vous expliquer à quel point cette décision a été dure à prendre, au moins aussi dure que celle que Renault avait du prendre il y a quelques années pour fermer Vilvoorde ! Mais voyez-vous, chers licenciés belges, la compétitivité des entreprises est tellement complexe à atteindre, et la compétition internationale est tellement rude, qu’il faut bien, toujours avec regret, s’adapter ! En clair, l’adaptation c’est vous ! Par ailleurs le coût du travail est tel dans nos pays de l’Ouest européen qu’il faut bien se rendre à l’évidence ; vous employer devenait intenable ! Vous pourrez certes rétorquer que le chômage à lui aussi un coût exorbitant, tant d’ailleurs économiquement que socialement, mais dans la mesure où il n’est que fort indirectement assuré par les conseils d’administration des entreprises, celles-ci s’en accommodent fort bien. Par ailleurs, les éventuels remous de vos licenciements vont certes un peu entacher l’image de Volkswagen, mais si peu que rien ! A contrario, l’annonce de votre malheur va résonner auprès de bien des investisseurs financiers comme un signe de bonne gestion ; une bonne restructuration indique souvent le courage et la ténacité des dirigeants qui en sont les auteurs. Chers licenciés belges, vous risquez de vous sentir bien seul, et ce sentiment de solitude prendra probablement une autre dimension, lorsque ceux là même qui réduisent aujourd’hui au minimum votre temps de travail, iront expliquer que la réduction du temps de travail est une absurdité, et qu’au contraire il faut l’augmenter pour retrouver la compétitivité et permettre aux salariés de gagner plus ! Finalement les histoires belges ne sont pas drôles du tout !

Votre très dévoué

Bloc, le 27 novembre 2006