20 juin 2006

Cher Jean Paul 2,

En principe, je ne pensais plus avoir à vous écrire ! Vous êtes mort depuis un an, cela devait suffire à expliquer cette absence définitive de missive ! Mais que voulez vous, mon cher Jean-Paul, il est des morts à qui il convient de temps en temps de dire un petit mot ! Figurez vous, cher Jean Paul, que Conseil Municipal de Paris unanime, c’est suffisamment rare pour être noté, a décidé de baptiser l’esplanade devant Notre Dame de votre nom ! J’imagine que cela est de nature à satisfaire vos nombreux admirateurs post-mortem, mais vous le savez, mon cher Jean-Paul, je n’en fait pas partie ! Aussi plutôt que de me plaindre à Delanoë qui ferait mieux de s’occuper de maitriser « ses verts » plutôt que de tomber dans un œcuménisme de façade, j’ai préféré dire au premier intéressé, c'est-à-dire vous, ce que j’en pensais ; On peut certes avoir été un pape atypique, un pape qui a su faire bouger des lignes, notamment dans l’ex-bloc soviétique, et être aussi celui qui a favoriser l’expansion du sida en Afrique, et celui qui n’a pas compris que la société était sortie de la pudibonderie issue du 19^ème siècle ! Bref, cher Jean-Paul, je n’aurais certes pas donné votre nom à un endroit aussi prestigieux de Paris, fut-il devant Notre Dame ! Je conviens qu’il faille ne pas oublier ce que vous fûtes, mais, n’aurait-il pas été préférable de vous allouer le nom d’un endroit un peu moins réputé tant votre bilan restera mitigé pour des siècles et des siècles ? Si l’on avait voulu donner le nom d’un religieux à cette belle esplanade, il me semble par exemple que Mère Térésa, ou un jour prochain l’abbé Pierre, aurait été mieux choisi ! Mais comme c’est souvent le cas, selon que l’on est puissant ou misérable… Ainsi va la vie et le temps !

Votre dévoué

Bloc, le 20 juin 2006