16 mars 2006

Chers étudiants en colère,

Vous êtes vraiment très en colère à en juger par vos actions actuelles ! Certes les quelques casseurs et cogneurs qui tentent d’infiltrer vos rangs, comme d’habitude, vont sans doute aider les « bien pensant » à rejeter votre mouvement, mais très franchement, comme vous avez raison de vous battre et de refuser qu’on vous impose un quelconque carcan de précarité supplémentaire. Bien sûr, les toujours « bien pensant » évoqués plus haut ne manqueront de relever que le CPE (puisque c’est lui dont il s’agit), ne vous est, en réalité, pas destiné, mais est à l’usage des jeunes non qualifiés sans emploi ! Vous pourrez probablement aisément leur répondre qu’en ce cas, il suffisait que le texte de loi ne l’indique clairement ce qui n’est pas le cas et va donc ouvrir immanquablement la porte à une généralisation du CPE (ou du CNE dans les petites entreprises), à tous les jeunes  et à termes même aux moins jeunes et même aux vieux ! Chers étudiants en colère, vous êtes même parvenus à unifier derrière vous tout le mouvement syndical français, ce qui est suffisamment rare pour être noté ! Même la gauche en retrouve un brin de jeunesse ! Il me semble que vous avez parfaitement compris que si vous ne prenez pas vous-mêmes votre sort en vos mains, personne ne le fera pour vous ! Et si les syndicats ont stupidement laissé passer le Contrat Nouvel Embauche, il n’y a aucune raison que vous lassiez passer l’inacceptable CPE dès lors qu’il vous concerne ! Quant aux « bien pensant », laissez les donc là où ils sont, installés bien confortablement dans leurs certitudes, fiers d’avoir été un jour en 1968 ou plus tard des étudiants en colère, oubliant très vite, à la fois ce qu’étudiant veut dire, mais aussi ce que veut dire en colère !

Votre dévoué

Bloc, le 16 mars 2006