8 mars 2006

Cher salon de l’agriculture,

Les temps changent ! Tu n’es plus ce que tu étais ! Certes tu restes, peut-être encore la plus grande ferme du monde, et même en moins grand nombre, tes visiteurs restent très nombreux ! Mais, à l’évidence, labourages et pâturages sont chaque année de moins en moins les deux mamelles de la France ! Bien sûr pour les spécialistes, la France demeure le grenier de l’Europe, et l’agriculture française l’une des plus performantes du monde, mais où sont donc les paysans ? Le peu qu’il reste passe une partie de sa vie dans un tracteur piloté informatiquement, une autre  dans sa ferme a vérifier que les subsides européennes ont bien été versées pour rembourser le crédit agricole et enfin une dernière à défiler dans les rues en répandant du fumier pour exiger, encore plus de subsides de Bruxelles, après, bien sûr, avoir voté non au référendum européen ! Bref, l’agriculture n’est plus ce qu’elle était, et par voie de conséquence, toi non plus cher salon du même nom ! Par ailleurs, tu n’as pas beaucoup de chance cette années, puisqu’après avoir caché tes vaches folles, planqué les veaux élevés aux hormones, omis les nitrates et dévalué la bio agriculture, te voilà cette année contraint d’exclure de tes stands toutes tes volailles ! Heureusement pour toi, les chats ne font pas partie du cheptel traditionnel de l’agriculture français ! Cela dit, cher salon de l’agriculture, une fois de plus, tu as pu exposer ce qui finalement, plus que tout fait ta réputation, et qui année après année demeure l’une des attractions les plus prisées et sans danger (apparent) pour le public et les autres animaux ; je veux bien sûr parler des politiques qui de Hollande à Sarko en passant par Chirac et Villepin, Royal et Delanoë, Le Pen et Bayrou, Fabius et Villiers, sont tous venu démontrer qu’à défaut d’être toujours la plus grande de ferme du monde tu demeures la plus grande foire.

Ton dévoué

Bloc, le 7 mars 2006