22 février 2006

Cher Jacques Chirac,

Vous voilà donc en Indes ! J’imagine qu’à votre âge, un tel voyage est épuisant, particulièrement avec la crainte de voir votre « bénin incident cérébral » se manifester à nouveau. Mais les progrès de la médecine sont tels qu’on peut supposer que rien de tout cela ne se produira ! Donc, en Indes, vous allez porter la vision hexagonale du monde, mais surtout vous allez, avec une délégation fort imposante, tenter de donner aux relations commerciales avec ce tout nouveau géant économique, un tour bien meilleur que celui que nous connaissons avec l’autre nouveau géant économique qu’est la Chine ! C’est d’ailleurs fort probablement pour cette raison que Madame Lauvergeon, PDG d’AREVA, est du voyage. En effet, si vous pouviez parvenir à vendre à ce grand pays quelques unes des trente centrales nucléaires dont ils a besoin, il ne fait guère de doute que notre balance commerciale ne s’en porterait que mieux ! Bien sûr, comme d’habitude, quelques mauvais esprits ne manqueront pas de rappeler que c’est déjà la France qui a équipé, en son temps, l’Iran qui semble poser quelques problèmes aujourd’hui, mais à ceux-là, on pourra toujours rétorquer que le commerce international est une chose et que la géopolitique est une autre ! Et puis quoi, si ce n’est pas nous qui leur fourgons ces centrales ce sera encore les américains…alors, pourquoi se gêner ! Cela dit cher Jacques Chirac, profitez bien de ce grand voyage car dès votre retour, entre les canards vérolés au H5N1, le CPE de Villepin, les turpitudes de Sarkozy, et le joli sourire de Ségolène, vous aurez bien du pain sur la planche pour vos derniers mois à l’Elysée, à moins, comme je le pense, que vous n’optiez une nouvelle fois pour un second quinquennat après un premier septennat, ce qui ne vous ferai, somme toute, que 17 au pouvoir, soit 43 de moins que Louis XIV !

Votre dévoué

Bloc, le 22 février 2006