18 janvier 2006
Chère grippe aviaire,
Il faut vous reconnaître un certain savoir vivre ! En effet, votre infinie discrétion pendant toute la période des fêtes est incontestablement à mettre à votre crédit. Poulets et chapons dindes et oies, canards et pintades ont ainsi pu faire l’objet de toutes nos attentions gastronomiques, sans que nous ayons le moins du monde à nous inquiéter pour nos petites santés. Et que dire du foie gras dont nous avons pu nous délecter sans autre forme de procès ! Véritablement vous avez fait preuve d’un patriotisme, d’un civisme et d’un esprit de sacrifice qui n’a d’égal, en ce bas monde, que le nuage de Tchernobyl qui s’était arrêté à nos frontières ! Il nous reste à savoir, chère grippe aviaire, ce que sont dorénavant vos plans, et si, comme on pourrait le supposer, vous allez donner, maintenant, quelques repos bien mérités aux volaillers et quelques vacances aussi aux poulets élevés en plein air qui devront se contenter de la douceur de leurs poulaillers ! Nous comptons bien évidemment sur votre lucidité et sur votre bons sens pour ne pas compromettre nos dimanches en famille ou la traditionnelle volaille nous manquerait, vous savez, celle qu’on nous avait conseillé de manger plutôt que la vache folle d’origine anglaise ! Chère grippe aviaire, restez donc en dehors des frontières européennes, comme en Turquie qui, comme chacun sait n’est pas en Europe.
Votre dévoué
Bloc, le 18 janvier 2006