3 janvier 2006

Chère alerte météo,

Je suis confus de te déranger dans une période où tu es très sollicitée. Mais justement, je voulais compatir de la multitude de recours à ta compétence, qui souvent ne se justifient pas. Certes, tout le monde se souvient de la tempête de décembre 1999 où tes services auraient été très utiles, mais où l’on t’avait laissé au repos. De là à faire appel à toi pour un oui ou pour un non, il y a un pas qu’il serait préférable de ne pas franchir. J’imagine que tu dois te sentir bien seule, lorsque le soir au 20 heures de TF1, tous les départements sont en alerte jaune ou orange, annonçant de la neige sur les routes et du grand froid, cela d’autant plus que souvent, le lendemain, on peut s’apercevoir qu’il ne fait, somme toute, guère plus froid qu’un hiver normal (-2 en hiver c’est dans l’ordre des choses), et qu’en plus il ne neige pas particulièrement ! L’excès de précaution est peut-être moins dangereux que l’oubli, mais quand il se multiplie il enlève toute crédibilité à l’alerte elle-même ! On peut bien sûr se satisfaire que grâce à ta sollicitation, les paliers de refuges aux SDF soient relevés, mais il faut immédiatement convenir, qu’on se contente tout juste du minimum curatif, c'est-à-dire donner un toit précaire à ceux qui n’en ont pas, uniquement les jours où il est censé faire spécialement froid. On constate également, que malgré tout cela le nombre de SDF poursuit sa croissance sans que de réelles politiques de préventions sociales ne voient le jour. Tout cela, chère alerte météo, tu n’y es pour rien, aussi je voulais simplement te souhaiter courage et obstination, car tu risques d’en avoir bien besoin cet hiver.

Ton très dévoué

Bloc, le 3 janvier 2006