15 juin 2005

Le quart d’heure anglais

On vit une époque formidable ! Il y a quelques années, le poil à gratter de l’Union Européenne s’appelait Margaret Thatcher. Il ne se passait pas de semaine sans que ses diatribes eurosceptiques ne défrayent la chronique. Son cheval de bataille était le budget de l’Union qui lui apparaissait comme un gouffre sans fond, mais surtout qui, d’après ses dires, mettaient la Grande Bretagne sur la paille. C’est d’ailleurs comme cela qu’elle parvint à obtenir une très conséquente ristourne, celle-ci devant perdurer tant que la blanche Albion connaîtrait des difficultés à joindre les deux bouts. Le temps a passé, Thatcher n’est plus qu’un mauvais souvenir… mais la ristourner elle dure. Pourtant la situation économique d’outre-Manche devrait permettre que l’on tente de revoir ce dispositif…mais entre temps, si Margaret est partie à la retraite, son entêtement est lui resté. Certes il n’est plus conservateur, le voilà devenu travailliste et si ce n’est plus une dame qui le représente, c’est un homme : Tony Blair. Plus sympa que sa devancière il n’en est pas moins tout aussi têtu et surtout ne lui parlez pas de revoir à la baisse sa ristourne, car tel un Harpagon sauce menthe, il hurlera que sa cassette ne le supporterait pas. Cela dit, nous en revenons enfin au fondement de l’Europe : les anglais ne sont d’accord avec rien ! Voilà au moins de quoi se rassurer ; l’épouvantail européen qui a été un temps le plombier polonais, retourne à son fog natal !  L’Europe retrouve enfin de quoi croire en son avenir, car dès lors que l’on parle budget on parle aussi aides européennes, et là, rares sont ceux qui rejettent l’idée de la subvention communautaire, même s’ils ont voté non dans leur pays. Vive le poil à gratter et merci Tony ! Quant à demain, pas de problème, c’est un autre jour !