L'inconnu de Tien an men
1070 jours avant la fin de Bruni
L’inconnu de Tien an men
On peut être mondialement connu et parfaitement anonyme. C’est le cas de l’homme qui il y a 20 ans a arrêté toute une colonne de blindé de l’armée chinoise qui rentrait sur la place Tien an men de Pékin mettant fin à ce qu’il est encore convenu d’appeler le printemps de Pékin. Les régimes communistes ont la particularité de ne pas supporter que certains printemps riment avec liberté d’expression et contestation. Ce fut le cas avec les soviétiques et le printemps de Prague en 1968, ce fut le cas à Pékin en 1989. Notre inconnu de Pékin est rentré dans la mémoire collective et, même si c’est plus éloigné, il convient de ne pas oublier Yan Palach qui 21 lui aussi fit stopper une colonne de blindés Soviétiques qui rentraient dans Prague mais lui en s’immolant par le feu. On n’oublie facilement que la liberté d’expression, de vote, de se déplace, les libertés en générales ne sont pas si monnaies courantes que l’on a tendance à le penser de ce côté si de l’Europe. On oublie facilement que beaucoup se sont battus pour obtenir le droit tout simple de dire non. On en oublierait presque que ce qui dans bien des pays s’apparente à un espoir ou à un rêve a tendance ici et maintenant à être galvaudé et minimiser. Vivre libre est encore malheureusement un luxe pour une grande partie de l’humanité, ce qui explique que Yan Palach ait, il y a 40 ans, opté pour mourir en homme libre plutôt que de vivre en dictature. L’inconnu de Tien an men a marqué la fin du Printemps de Pékin et aussi que partout dans le monde des libertés sont à gagner encore et toujours.
Bloc, le 5 juin 2009
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