1139 jours avant la fin de Bruni
Alain Minc
Autistes à courte vue ! C’est ainsi, dans un papier paru dans la Figaro, qu’Alain Minc traite les patrons français. Il n’y va pas avec le dos de la cuillère, ce cher Minc, grand conseiller politique de tout ce qui est libéral. Il y va d’autant moins avec le dos de la cuillère qu’il est probablement réellement affligé de voir « ses amis » patrons perdre ainsi la mesure et s’enfermer dans une implacable logique qui les (nous) amènent dans le précipice. Alain Minc, est un homme d’une rare intelligence, ce qui prouve que l’on peut être libéral et réfléchir, et que l’ENA dont il est un pur produit (major de la promotion Léon Blum
1975), est une « grande école », Alain Minc, lance donc un appel de détresse aux patronat français avant que celui-ci ne parvienne à scier complètement la branche sur laquelle il est assis. Lui qui durant des années à décerné des brevets de bonne et saine gestion aux dirigeants des grandes firmes, lui qui n’a eu de cesse de mettre en avant les bienfaits de l’économie de marché et qui a toujours vu dans le libéralisme la seule solution ; lui donc, probablement en tentant de sauver ce qui peut encore l’être d’un libéralisme triomphant au bout du rouleau, analyse le comportement des patrons français comme irresponsable et suicidaire. De fait, les actes posés par les dirigeants de la société générale, pour prendre parmi les plus caricaturaux, peuvent laisser songeur. Soit ils sont devenus complètement cinglés, soit, plus probablement, le système qu’ils ont contribué à mettre en place les a rendu totalement incapable de penser autrement, et c’est précisément le véritable danger. Laisser l’économie française piloter par un tel manque de lucidité revient à donner le volant de la voiture au premier ivrogne venu ! Alain Minc, lui ne boit plus et il veut que cela se sache !
Bloc, le 25 mars 2009