Laurent Fabius

1146 jours avant la fin de Bruni

Laurent Fabius

Ne soyez pas surpris après Balladur, Juppé, Jospin, voilà Fabius ; je fais dans l’ancien premier ministre ! Laurent, lui, a été le plus jeune premier ministre de la France ! Pour autant il n’a pas laissé un souvenir  impérissable. Nommé en 1984 après Mauroy (lui, sa chronique est pour les jours qui viennent), il était en principe de gauche et a fait l’une des pires politiques de rigueur des dernières décennies. Fillon est un enfant de chœur à côté du brave Laurent. Fabius s’est attaqué bille en tête aux grandes « désorganisations industrielles » et durant les deux années où il a œuvré à Matignon, le chômage a connu l’une de ses pires envolées (avant celle que nous sommes en train de connaître et dont nous ne sommes qu’au début). Son travail a été d’une telle qualité que la gauche s’est ramassée une veste mémorable aux législatives de 1986 que seule le retour inopinée de la proportionnelle a permis d’éviter que se soit pire encore ! Fabius, l’homme dont Mitterrand a cru qu’il serait son successeur avant de comprendre que c’était une grave erreur. Fabius, l’homme qui à l’instar de la vieille SFIO parle à gauche mais conduit à droite. Fabius, l’homme qui n’a eu de cesse de prendre le pouvoir au sein du PS au point de le conduire dans les affres du congrès de Rennes en 1990 et comme cela ne suffisait pas de Reims en 2008 (certes bien aidé à Reims par d’autres). Fabius, l’homme qui aujourd’hui donne régulièrement des leçons de « gauchitude » ici à Martine, là à Ségolène, et tout le temps à tout le monde ! Fabius l’homme qui revient progressivement aux racines familiales, non pas tant bourgeoises, on est ce que l’on est, mais plutôt aux racines familiales professionnelles ; son père était un très grand antiquaire, lui devient une antiquité !

Bloc, le 18 mars 2009