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Chroniques quotidiennes
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20 octobre 2008

Immolation

Immolation

[imɔlasj] nom commun  - féminin; pluriel immolations
1.     Sacrifice rituel pour honorer un dieu

Lorsque Jan Palach s’immolait par le feu à Prague en 1968, c’était pour empêcher les troupes soviétiques ne brisent l’élan du Printemps de Prague. Jan Palach, étudiant militant a agit pour un idéal, pour ses idées, et surtout pour une certaine image de la liberté ! Le geste de Jan Palach est resté dans de nombreuses mémoires comme l’acte ultime pour ses idées. Samedi au Mans, une femme s’est immolée par le feu. Elle est morte le lendemain à l’hôpital de Tours de ses blessures. Cette femme dont je ne connais pas le nom ne s’est pas sacrifiée pour ses idées, son geste ultime est celui du désespoir, désespoir parce que son compagnon, arménien, devait être expulsé dans le cadre de la politique de Brice Hortefeux, ministre du déshonneur national ! Cette femme a depuis des mois tout tenté pour que son compagnon obtienne les papiers pour qu’il puisse rester à ses côtés en France, avec les associations des droits de l’homme et le réseau RESF, a été au bout de sa logique : elle ne pouvait vivre loin de celui qu’elle avait choisi, même si elle était bien plus âgée que lui, ce qui n’avait pas manqué de faire grincer des dents auprès des âmes bien pensantes et des strates préfectorales. Cette femme est morte de désespoir et la préfecture n’a su faire que la sourde oreille, validant ainsi la politique de Hortefeux et de Mr Bruni ! Cette femme est morte incomprise, abandonnée, tourmentée, désespérée ! Aujourd’hui on entend un Préfet parler de rame humain, on entend même l’UMP parler de discernement dans les décisions en matière d’expulsion, on entend la compassion d’un Hortefeux, coupable de mettre en place une politique digne d’une inquisition laïque au nom d’une idée de l’état qui ferait retourner dans sa tombe de Schœlcher ou d’un abbé Pierre, voire même d’un De Gaulle ! Jan Palach est mort pour la liberté, cette femme est morte par désespoir. Puisse son acte concourir au scandale des reconduites aux frontières !

Bloc, le 21 octobre 2008

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