Nature et raison

C'est une triste chose de penser que la nature parle …

Alors que le débat sur les OGM n’en finit pas, et qu’entre les arracheurs de plans et les agriculteurs qui plantent en plein champ au motif d’expérimentation, la « guerre judiciaire » faut rage, il faut bien convenir qu’il n’est pas simple pour le quidam de base de se faire une opinion. Certes, le manque de recul sur tout ce que l’agriculture nous plante comme génétiquement modifié est réel et peut légitimement faire peur. Pour autant, il est sain d’expérimenter et l’on ne peut demander aux scientifiques de nous donner des garanties sans ces phases indispensables. La question de l’expérimentation est donc vitale, même et y compris pour les antis OGM. Cela dit là n’est pas vraiment le problème ! Celui-ci réside beaucoup plus dans le fait que l’industrie agro-alimentaire française (et européenne), au prétexte de ne pas se faire déborder par son homologue américaine, est sans nul doute disposée à faire « un peu » fi de la période expérimentale pour se lancer plus rapidement dans son productivisme coutumier y compris à base d’OGM. Dès lors le discours scientifique de certains peut être assez sensiblement revu. A écouter les apiculteurs de Drome-Ardèche, qui viennent de découvrir que le miel issu de ruches en proximité de champ où des OGM étaient présents pouvait contenir jusqu’à1% d’OGM, et que celui-ci est donc commercialisé sans aucune mention spécifique, on peut non seulement se poser quelques questions, mais encore comprendre ceux qui refusent que l’on fasse tout et n’importe quoi ! La nature ne pourra pas devenir un champ d’expérimentation « sans foi ni loi », sans que nous en payons, à un moment ou à un autre, le prix fort, même si au passage, quelques industriels à courte vue y trouvent leur intérêt ! Alors entre arracheurs de plans OGM et industriels peu scrupuleux, si je sais qui est condamné par la justice, je sais aussi qui devrait l’être !

… et que le genre humain n'écoute pas.

Bloc, le 14 septembre 2007