La raison et la peur

La raison et la peur…

La mondialisation, horreur ou merveille, avenir radieux ou début de la fin ! Tous les points de vue ont cours et d’Attac au club des amis de Tocqueville, tout y passe ! Certes on va trouver quelques bonnes âmes pour arguer du fait que la mondialisation est incontournable et que le défi actuel n’est pas de revenir au 20^ème siècle mais plutôt d’accompagner et de réguler cette mondialisation cadrant ainsi ces évidents débordements. J’aurais tendance, pour être franc, à faire partie de ces bonnes âmes, même si je sais que chaque fois que l’on a voulu réguler, la régulation n’a en fait servi qu’à justifier bien des errements, en clair elle a servi à faire digérer l’amertume de la pilule ! Comme tout bon keynésien qui se respecte, j’accompagne, j’encadre, je relance, je planifie même un peu ! Comme tout écolo qui se respecte, j’ai peur des OGM, je respecte la nature, je veux lutter contre le réchauffement de la planète, je vote vert au premier tour. Comme tout syndicaliste qui se respecte, je veux de la justice sociale, je veux des bons salaires et de bonnes conditions de travail. Comme tout bon citoyen qui se respecte, je veux une démocratie pacifiée, des lois adaptées à notre temps, une mixité sociale avérée. Mais quand je vois Ikea qui nous construit les mêmes meubles partout dans le monde, vendu dans les mêmes magasins avec les mêmes noms, le catalogue Ikea qui devient plus lu que la bible ; quand je vois Mac Donald qui partout dans le monde vend les mêmes « Big mac » qui ont rigoureusement le même goût de Pékin à Johannesburg et de Paris à Rio, quand je vois le filet de Panga pêché dans la mer de Chine moins cher que celui de Merlan de la manche… je me souviens de George Orwell et  de son roman 1984 et je n’ai plus envie de réguler quoique ce soit.  J’ai envie de vivre une vraie vie et pas une vie imposée et organisée par d’autres et comme tout homme qui se respecte… j’ai peur !

… ou la peur de la raison !

Bloc, le 6 septembre 2007