Le dernier ministre

Les premiers seront les derniers…

Exercice périlleux qu’a tenté mardi le Premier Ministre Fillon. En général, le discours de politique général que le premier ministre prononce à l’Assemblée Nationale lors de l’ouverture des débats de la nouvelle session est très attendu. C’est à travers ce discours que le premier ministre va présenter sa politique, sa stratégie, son style, ses priorités, ses convictions… bref, ce qu’il va faire pendant la mandature et comment il convient, pour un député de la majorité, de concevoir ladite mandature ! Seulement voilà, sans doute pour l’une des toutes première fois sous la cinquième République, tout le monde se fiche du discours de Fillon. Non pas tant parce que l’homme n’a pas d’intérêt, pas plus que par provocation ou par opposition politique particulière (surtout venant des rangs de l’UMP) ; le discours de Fillon n’a rigoureusement aucun intérêt parce que tout le monde, majorité comme opposition, connaît déjà par cœur tout ce qu’il va dire, et pour cause : Sarkozy 1^er a déjà tout dit, tout écrit, tout présenté, tout expliqué, tout asséné, tout rabâché… Il ne reste plus grand-chose à disserter à ce brave Fillon, et si par malheur il venait à déclarer quelque chose que Sarkozy 1^er n’a pas encore dit, il pourrait bien voir le soir même le Sarko 1^er en question venir chez ses copains de TF1 dire en gros le contraire ! L’exercice est donc bien  périlleux car ne rien dire en une heure ou plus à un parterre de députés confine à l’équilibrisme, mais après tout, il a voulu être le premier des ministres, il est donc normal qu’il assume ! Gageons cependant que bon nombre de députés avaient pris grand soin de faire un bon repas avant, ce qui leur aura sans doute permis, au détour d’une phrase sur les bons rapports entre le Président et le premier ministre, de piquer un petit sieston ! Gageons même que certains à l’UMP regrette déjà le lyrisme échevelé d’un certain Galouzeau de Villepin !

…et les derniers seront les …Fillon

Bloc, le 4 juillet 2006