Les profs

Quand le soleil s'éclipse…

On la savait déjà, les enseignants sont des fainéants ! Ils sont, soit toujours en vacances, soit toujours malades, soit toujours en grève, soit même toujours en stage à l’extérieur… et puisqu’ils sont toujours là où ils ne devraient être que parfois, par voie de conséquence, ils ne sont jamais là où ils devraient être, c'est-à-dire devant les élève en cours ! Avec le temps, ceux qui ont longtemps été considéré comme l’un des piliers de la République (dont on disait qu’ils en étaient même les hussards rouges ou noirs), ceux qui souvent, au même titre que le pharmacien ou le maire étaient parmi les notables de nos villes et de nos villages, ceux la même qui fournissaient au pays ses élites… sont devenus des parias ! S’ils ont historiquement plutôt été parmi les soutiens de la gauche et qu’on les a souvent caricaturés au point d’en faire les « bénis oui-oui » du parti socialiste, ils sont, et depuis déjà longtemps infiniment plus hétérogènes que cela et surtout infiniment plus critiques, au point d’avoir pesé à plusieurs reprises dans quelques sévères défaites de leurs prétendus amis ! Mais voilà, avec le temps, comme pour beaucoup d’autres catégories de gens, ils sont confrontés à une véritable remise ne cause de leur statut, tant social que professionnel ! Car il est loin le temps où on leur sortait le tapis rouge de la notabilité ! Ils sont pour la plupart d’entre eux assez mal payés,  très souvent mal considérés, plus souvent encore travaillant dans des conditions infiniment discutables, toujours confrontées à une administration et à un ministère parmi les plus sclérosés, et surtout directement en prise avec une jeunesse dont les repères sont, à tout le moins complexes et paradoxaux ! Comme par-dessus le marché une partie de notre société les montre du doigt en permanence et qu’on a tendance à les rendre responsables de bien des échecs, ils sont pour nombre d’entre eux, à la fois excédés, mais aussi désabusés et démoralisés ! Ils ont même encore du mal à se mettre en colère ! Mais s’ils savaient combien ils sont indispensables à la société et à son avenir, à la transmission du savoir et à l’apprentissage de la compréhension ! S’ils savaient combien ils ont et ils doivent encore peser pour être ce rempart d’égalité qu’est l’Ecole, s’ils savaient que malgré tout ce qu’on l’on peut dire d’eux, ils sont finalement encore et pour longtemps, souhaitons le,  nos Profs ! Simplement, s’ils pouvaient au passage « limer » (mais alors un bon coup de lime) ce corporatisme qui les rend souvent tellement « ailleurs », ils ne feraient qu’œuvre utile !

…on en voit la grandeur !

Bloc, le 23 mars 2007