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Chroniques quotidiennes
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31 octobre 2006

Chère Société

Chère Société,

Alors que je n’avais pas prévu d’écrire de chronique pendant ces quelques jours de repos il a fallu que tu me sorte de cette bienveillante léthargie vacancière ! Oh rassure toi ce n’est parce que le chômage est tombé sous les 9%, cela pouvait attendre lundi ! Non c’est parce que, une fois encore, la violence a remporté une bataille sur le plus élémentaire bon sens ! Violence pour une jeune femme entre la vie et la mort, qui a été prise pour cible dans un bus marseillais, violence, parce que des jeunes sont devenus des loups, violence, parce qu’au-delà de la condamnation la plus claire de tels actes hideux totalement gratuits, les média amplifient le phénomène au point qu’on en arrive à craindre que dans d’autres cités, d’autres bus soient pris pour cible, uniquement pour « faire mieux qu’à Marseille », violence, parce que des jeunes sans aucun  repère sont capables de tuer sans même en prendre conscience, violence, parce que, s’il sont des sauvages, ils ne sont pas nés sauvages, mais qu’ils le sont devenus sous nos yeux collectifs, violence enfin parce que la seule solution proposée est la punition, certes indispensable, mais oh combien stérile, voire même contre-productive puisqu’on sait qu’en prison, un jeune apprendra avant tout à être plus sauvage et plus….récidiviste ! Chère société, nous t’avons rendu, tous autant que nous sommes, invivable et bête à en mourir brulée dans un bus ! On pourra tant qu’on voudra empiler les lois et les CRS, on pourra tant qu’on voudra brandir une répression aussi électoraliste qu’inefficace, on pourra tant qu’on voudra jouer aux vierges effarouchés devant ce flot de violence ; tant qu’on laissera pourrir des millions de personnes dans des ghettos sociaux, il n’y aura rien à attendre de toi ! Tes fondements, chère société sont tous à revoir, et notre République ferait bien de se remettre rapidement en cause avant que quelques « docteurs Mabuse » viennent nous proposer quelques solutions plus «radicales» et tellement plus « efficaces » !

Ton inquiet et dévoué Bloc,

Le 31 octobre 2006

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