27 janvier 2006

Chères volailles françaises,

Vous voilà donc privées de salon de l’agriculture ! Telles d’indignes poules ou dindes turques ou indonésiennes ! Vous dont nous nous sommes régalées il y a peu, vous voilà donc marquées du sceau de l’infamie et même pire, d’une possible pandémie ! Ah vraiment on vous aura tout fait ! Même au temps de la vache folle vos amis les bœufs et autres veaux n’étaient pas interdits de séjour porte de Versailles ! Pas une seule plume, pas un seul bec, pas une seule palme ne pourront donc fouler le sol de la première ferme de France et même du monde ! Et ce n’est pas parce que votre présence sera compensée, pour partie, par quelques lapins supplémentaires que la fête sera au rendez-vous ! Le salon de l’agriculture sans sa traditionnelle basse-cour, c’est un peu comme un repas sans fromage, ou encore comme un réveillon sans Champagne ! Certes Chirac pourra toujours aller tâter le cul des vaches (l’une des rares choses pour laquelle sa compétence n’est remis en cause par personne), mais sans « coin-coin » ou sans « cocorico », les choses ne seront à l’évidence plus les mêmes. Dans cette histoire, une chose est néanmoins acquise pour le bien-être général : en effet, Sarkozy ne nous jouera plus le coq gaulois, d’autant que même si sa dinde semble de retour, la plus élémentaire politique de prévention est de la mettre en batterie à l’abri des autres, comme ça au moins, elle ne se sauvera plus ! Chères volailles françaises, vous pouvez donc constatez que votre malheur à quand même quelque utilité !

Votre dévoué

Bloc, le 27 janvier 2006