21 septembre 2005

Libéral perdant !

On vit une époque formidable ! Il ne suffit pas d’être en tête dans les sondages pour gagner l’élection, c’est en substance la leçon que devrait tirer Angéla Merkel de son échec aux élections allemandes de dimanche. Son parti a caracolé en tête de tous les sondages durant des semaines, au point qu’elle s’est crue autorisée à promouvoir une politique ultra-libérale, certaine que cela « passerait » ! Seulement voilà, les électeurs allemands ont assez largement voté, non pas pour les sociaux-démocrates sortants et en bonne partie discrédités, mais plutôt en opposition à cette politique qui leur était promis. Depuis l’expérience Thatcher en Grande Bretagne, les européens tendent de plus en plus a rejeter, électoralement parlant, les solutions ultra-libérales qui leurs sont présentées. Si cela ne suffit pas dégager de majorités claires, cela a au moins le mérité d’éviter le pire. A y regarder de plus près, les électeurs européens semblent adopter des gouvernements à profils réformateurs et conservateurs d’acquis sociaux en même temps. Cela favorise l’émergence de «centres mous» hésitant entre social-démocratie et libéralisme modéré. Cela favorise également la montée de pôles de radicalités, à droite comma à gauche. L’Allemagne vient de trouver son pôle protestataire de gauche et tout récemment, la Norvège son pôle radical de droite nationale. En France, on a la chance d’avoir les deux (voir chroniques du 19 septembre), mais on a aussi la chance d’avoir Sarko l’ultra-libéral. Pourquoi la chance me direz-vous ? Et bien tout simplement parce qu’il devrait lui arriver ce qui est arrivé à sa copine Angéla en Allemagne : être le favori longtemps… mais pas le vainqueur ! Reste que se pose immédiatement la question de l’alternative à gauche en France….et là non plus c’est pas gagné ! Bon mais 2007 ce n’est pas encore demain, même si c’est quand même un autre jour !